Casque d'or (1952) de Jacques Becker

L'or qui ne le sera plus jamais pour personne

Dans les guinguettes de Joinville, les Apaches de Belleville mènent le bal mais la piste est tranchée par un laser. Un rayon diagonal marie l'éclat aveuglant de l'amour au premier regard entre Marie et Manda à la mort étincelante de la lame guillotinant la possibilité du pardon.


La réciprocité c'est pour les hommes dans le serment de l'amitié, Raymond et Manda. Et si le second tue Leca, ce salaud coquet comme le Clarence de Falbalas, c'est aussi pour venger l'ami mort par la faute de ce dernier, et qui ne l'aura jamais trahi, contrairement croit-il à Marie.


De la fenêtre la plus haute de l'immeuble donnant sur le boulevard de la mort, « Casque d'or » assiste au tomber du couperet. Lui perd hors-champ la tête, la sienne retombe en contrechamp. Lui meurt en pensant peut-être encore à la trahison de l'aimée, elle le voit mourir en ne pouvant faire autrement. Le soleil se lève et l'aurore est un crépuscule. Abattement redoublé.


Le jour levé sur le désastre d'un amour mortellement blessé est une nuit qui n'empêchera pas un astre de briller : c'est l'étoile d'une valse de toute éternité, l'or de « Casque d'or » qui ne le sera plus jamais pour personne.


4 novembre 2022

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