Comme si la honte devait survivre à notre enfance

Franz Kafka, Robert Siodmak, l'enfant du ghetto, Jean-Luc Godard

« ''C'était comme si la honte devait lui survivre'', telle est la dernière phrase du Procès. La honte, qui correspond à sa ''pureté tout à fait élémentaire du sentiment'', est l'attitude la plus forte de Kafka. Mais elle présente un double visage. Réaction intime de l'individu, elle traduit en même temps une exigence à l'égard de la société. On n'a pas seulement honte devant les autres, on peut aussi avoir honte pour eux. » (Walter Benjamin, « Franz Kafka. Pour le dixième anniversaire de sa mort » [1934] in Œuvres II, éd. Gallimard-coll. « folio essais », 2000, p. 439).

« Il n'existe dans les écrits des peuples depuis l'origine pas d'autre texte qui peut autant aider l'opprimé à résister dans la dignité et en même temps l'indignation à un ordre du monde qui s'est révélé être l'ennemi mortel que la fin du roman Le Procès, où Joseph K. le héros est traîné à l'abattage et où il accélère lui-même sa propre exécution » (Peter Handke, « Discours de réception du prix Kafka » [1979] in Le Siècle de Kafka, Centre Pompidou, 1984, p. 248).


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