Chinoiseries du moment

Des chinoiseries, pour quoi faire ? Sinon pour composer, en fétiches provisoirement élus en diagonale d'une histoire du cinéma toujours conjuguée au singulier pluriel, le portrait chinois de qui est de qui sont à l'origine des Nouvelles du Front. Ce sont autant de scènes ou des séquences que des plans et des moments, autant de sons et d'images que des gestes et des paroles que l'on retient spontanément quand il s'agit de dire : le cinéma, c'est d'abord et avant tout cela (ou bien le contraire de cela). Le cinéma qui importe en ce qu'il se peut moins être résumé que se ramasser dans des souvenirs tenaces, des éclats incandescents, chevillés au corps comme collés aux basques de l'écriture à l'épreuve renouvelée par l'exigence des films.

 

 

Les fragments élus ne le sont donc qu'à avoir su s'imposer spontanément. Les catégories sont venues ensuite, inspirées par d'excellentes démarcations du questionnaire de Marcel Proust à l'image de celle proposée par l'émission télévisée Blow Up. Cela signifie en conséquence aussi que les heureux élus peuvent céder une place dont ils ne seront jamais les propriétaires, selon que la mémoire involontaire, les exigences intempestives d'une découverte à retardement ou bien encore la force de rappel d'un film oublié imposent de renouveler partiellement ou bien plus profondément le kaléidoscope des citations proposées. C'est-à-dire : le jeu reste ouvert (les catégories trouveront par exemple à s'étoffer), même si l'on veut croire qu'il y a des certitudes dont on doute qu'elles trouveraient à être jamais remises en cause.

 

 

Mais, sait-on jamais, l'histoire du cinéma conjuguée au singulier pluriel par l'agencement collectif d'énonciation que donc nous sommes aiguillonne une mémoire vivante, au travail de ses propres montages. Une multiplicité subjective travaillée par l'infini des courts-circuits d'une pensée dont le cinéma demeure décisivement l'un des vecteurs privilégiés. Comme autant d'astra qui font croire encore au monde quand le monde est autrement l'otage désastreux d'infatigables monstra.


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