Pour le sourire à l'adresse du modeste polisseur du miroir, celui offert à l'arraché par la tueuse habituée à la vitesse de la lumière et l'invisibilité.
Pour le western à la Anthony Mann réinventé en compagnie de priapiques caretos dans la forêt du Trás-Os-Montes, et le mariage de Saint Antoine avec Antonio Variações.
Pour la honte d'être un homme devant l'animal que donc nous sommes, qu'apaise le chant qui fait une joie de chiens de la sortie de notre servitude volontaire par Leonard Cohen.
Pour le grand amnésique de la Bekaa, celui dont l'énigme ouvre entre deux catastrophes la voie d'une dépossession volontaire des reliques identitaires, ces peaux mortes.
Pour les ambivalences fourchues du loup en lequel on pourra reconnaître tantôt la hantise du paria, tantôt une sauvagerie désirée, et contre lequel on devra savoir aussi les plus faibles protéger.
Pour la fille qui n'aura rien vu d'autre qu'un désert sans retour s'ouvrant dans la chronique de la mort annoncée de sa mère, au fondement d'un désir de cinéma qui après elle n'y survivrait pas.
Pour la bigarrure humaine, inépuisable en ses égales différences, comme un trésor d'universalité concrète risquant d'être éparpillé, un habit d'Arlequin lacéré par les requins de la gentrification spéculant sur l'immobilier.
Pour le coulissage des mondes comme autant d'hétérotopies bricolées dans les interstices du bois de Vincennes, peuplées de créatures dionysiaques qui n'en ont pas fini de ne pas céder sur leur désir.
Pour le retour triomphant de Sônia Braga en allégorie limpide de Dilma Rousseff, impériale en critique musicale dont l'existence est un art de vivre menacé par le cancer d'autres gredins de la spéculation immobilière, rêvant de complexes urbains semblables à des termitières.
Pour le feu follet si séminal qu'il attise l'accouplement de l'érotisme manga avec un clip psychédélique et libertaire, rappelant au passage que les sorcières brûlent d'un feu entretenu par les Parisiennes de 1789, les pétroleuses de la Commune et les féministes d'aujourd'hui.