Revenir sur le pamphlet du philosophe Alain Badiou, De quoi Sarkozy est-il le nom ? (éd. Lignes, 2007) qui a connu un beau succès de librairie, c'est la possibilité de penser à nouveaux frais les rapports entre la politique et la philosophie, sachant que la seconde dispose de la capacité d'énoncer les vérités universelles et génériques qui traversent le champ de la première.
Contrats sans cesse renouvelés, volume d’heures de travail variable, non respect du droit des travailleurs… Voilà le quotidien des salariés précaires qui ne travaillent pas seulement dans le
secteur privé, mais sont également très nombreux dans la fonction publique, notamment territoriale. (FPT) Les chiffres sont édifiants : 1.220.000 agents travaillent dans les organismes communaux
et intercommunaux, 228.000 agents dans les départements et les régions, 63.000 agents dans les autres organismes publics, 108.000 agents dans les organismes privés d’action locale. D’après
l’INSEE, 4 agents travaillant dans la FPT sur 10 ne sont pas titulaires, soit 25 % des agents !
Le 12 juillet 2009, Denis Sassou-Nguesso est réélu président du Congo-Brazzaville, remportant 78,6 % des voix dès le premier tour. Ce n'est pas avec un tel score que les clichés racistes concernant les républiques bananières vont cesser. A 66 ans, dont 25 passés à la tête du pays, le beau-père d'Omar Bongo, le président du Gabon décédé le 08 juin dernier, représente un autre pitoyable fleuron de la Françafrique.
Ça y est, c'est fait : le grand débat que nous attendions toutes et tous, nous qui sommes censé-e-s nous contrefoutre de la crise de l'accumulation du capital qui détruit des dizaines de milliers de postes de travail et jette à la rue des dizaines de travailleur-se-s, a enfin été impulsé par le servile Eric Besson.
Le constat depuis Hannah Arendt n’a toujours pas changé. Nous sommes en France plusieurs millions de personnes, formés dans la cinquième puissance économique du monde à la socialisation par le travail, formés à l’idée que le travail pourrait œuvrer à l’émancipation matérielle du « régime de la nécessité » (K. Marx) où la libre réalisation individuelle et collective de soi ne serait plus horizon formel mais chose réelle, et qui sommes privés de travail (qu’est-ce le chômage sinon la réduction totale du temps de travail ?) ou bien qui travaillons dans des conditions fragilisées qui ne sont évidemment pas celles souhaitées (notamment pour celles et ceux qui sont cantonné-e-s dans des emplois précaires, intérimaires ou à temps partiel – 83 % des femmes travaillent en France à temps partiel) parce que le travail est contraint au joug de la valorisation du capital et à la relance tendancielle des (taux de) profits.
Passer au crible les notions de « devoir de mémoire » et de « repentance » qui occupent massivement le débat public, c’est envisager dans le sens politique de l’émancipation et de l’égalité les rapports complexes que le présent entretient avec le passé.
Les Ateliers du Forum du Blanc-Mesnil organisent une nouvelle session prévue mercredi 13 janvier prochain. Celle-ci sera consacrée au thème du travail, et aura pour intervenant Yves Clot, professeur titulaire de la chaire de psychologie du travail au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM).
Le nouveau livre de Laurent Lévy édité par La Fabrique s’inscrit dans la continuité du précédent, Le Spectre du communautarisme (éditions Amsterdam, 2005), puisqu’il s’attache à critiquer les arguments fallacieux du camp républicain adressés, tantôt aux dérives communautaires censées affaiblir l’unité de la République, tantôt aux menaces islamistes que camouflerait le port du foulard par les musulmanes à l’école. Malgré un titre un peu flou (il n’est guère question de « Noirs » dans le livre), l’analyse présente s’appuie sur trois situations concrètes (la mobilisation politique autour de la loi prohibant dans l’espace scolaire le foulard islamique en mars 2004, la tenue d’Assises de l’anticolonialisme postcolonial d’où émergea le Mouvement des Indigènes de la République en janvier 2005, la révolte des quartiers populaires à l’automne 2005) pour rendre manifeste les divisions de la gauche concernant la question de l’Islam.
Individualisme versus collectivisme, égoïsme contre altruisme, libéralisme versus communisme, intérêt pour soi contre intérêt pour autrui, individu versus société : on connaît ces grands clivages conceptuels, structuraux et structurant la pensée occidentale moderne. Mais a-t-on assez insisté sur le fait que la vérité se situerait peut-être à l’intersection de la plupart des termes cités ? A-t-on suffisamment avancé qu’une pensée de l’émancipation ne peut souffrir de faire plus longtemps l’économie des grandes tendances ontogénétiques (relatives au développement d'un organisme individuel) et phylogénétiques (relatives au développement d'un genre d'organismes), antithétiques ou complémentaires, à partir desquelles se noue, se conjugue, et se déploie le genre humain ?
Après la mise en place de la réforme générale des politiques publiques (RGPP), Sarkozy persévère dans la logique capitaliste en s’attaquant cette fois-ci à l’échelon du pouvoir local par la réforme des collectivités territoriales. Cette nouvelle salve ultralibérale donne l’occasion d’esquisser le portrait d’une véritable démocratie directe et fédérale.