Autres textes de cinéma de 271 à 280

 

On pourrait faire un film comme un poète, un jour, aura composé Chantefleurs et chantefables, des comptines à chantonner ou siffloter pour enfants sages sur leur air préféré. Dans ce film-là, on y filmerait des choses si simples et si difficiles qu'il vient d'ailleurs à très peu de personnes d'en avoir aujourd'hui le désir, celui d'en capter la suavité sans nourrir le besoin de la capturer : l'air en bien commun dont s'emplissent les poumons de l'amitié, les mots du théâtre unis aux accords de guitare acoustique qui sont le fragrant agrément d'un milieu charnel, d'une climatisation partagée. L'enthousiasme en son air et parfum, même.

 

 

80ème anniversaire du Débarquement. Qu'y a-t-on célébré en grandes pompes ? Un monde de la liberté retrouvée à l'heure zéro des autoritarismes renforcés ? Nos pendules sont déréglées, le temps dégondé. Le bloc bourgeois a besoin de tels monuments pour graver dans le marbre sa scélératesse. Un film, peu vu et vite oublié pour ne pas dépareiller, s'est pourtant chargé d'en démonter l'horlogerie à l'époque des faits qui sont notre héritage mal compris, mal vu en étant mal nommé.

 

 

Myriam El Hajj a plusieurs anges gardiens dans son existence en cinéma. Polichinelle est l'un d'entre eux et il revient à Giorgio Agamben d'avoir énoncé la morale de l'ange de la commedia dell'arte : « ubi fracassorium, ibi fuggitorium - là où il y a une catastrophe, il y a une échappée ».