L’Apollonide (souvenirs de la maison close) de Bertrand Bonello
Si Bertrand Bonello est l’un des cinéastes les plus prometteurs d’une génération qui, apparue à partir du milieu des années 1990, compte des réalisateurs aussi audacieux que Arnaud des Pallières, Philippe Grandrieux ou Bruno Dumont, c’est qu’il pense le cinéma en rapport hétérogène avec d’autres arts que lui-même. En particulier la musique.
Les Bien-aimés de Christophe Honoré, Impardonnables d'André Téchiné et Un été brûlant de Philippe Garrel
Le romanesque au cinéma, ce serait trois choses à la fois. D’une part, une préférence accordée à des personnages dont le choc hasardeux des sentiments détermine la fuite en avant et l’imprévisible devenir des trajectoires. D’autre part, un penchant pour des fictions tumultueuses qui se déploient au travers de l’espace et du temps (elles peuvent même se glisser à l’intérieur des mailles de la grande histoire) afin de densifier la nature des sentiments soutenant la petite histoire des personnages. Enfin, un goût pour les narrations distribuant, de part et d’autre de leur trame (dé)cousue des fils de la vie des personnages, les hasards et les rencontres qui les mettent en relation tout en les décentrant et les emportant au plus loin d’eux-mêmes.
Metropolis de Fritz Lang
L'histoire du film Metropolis, cette œuvre culte de science-fiction qui a été en 2001 le premier film à avoir été inscrit dans le Registre de la Mémoire du Monde de l'UNESCO, aura décidément connu de multiples rebondissements. Jusqu'à ce nouvel épisode qu'est sa sortie actuelle à laquelle est d'ailleurs associée une riche exposition à la Cinémathèque française du 19 octobre au 29 janvier 2012. Ce film, le douzième long métrage réalisé par celui qui était alors l'un des plus grands cinéastes de son temps, Fritz Lang, représenta la plus grosse production du cinéma allemand de l'époque, et fut tourné sur deux ans (entre 1925 et 1926) dans trois des plus grands studios de Neubabelsberg situé dans la banlieue berlinoise.
Shame de Steve McQueen et A Dangerous method de David Cronenberg
Sait-on tout ce que peut le corps de Michael Fassbender ? La réception lors du dernier Festival de Venise de la Coupe Volpi récompensant la meilleure performance actorale (pour Shame de Steve McQueen) a autorisé aujourd’hui la reconnaissance officielle d’un des meilleurs acteurs de sa génération (il est né en 1977). Un acteur qui aurait déjà réussi, chose rarissime, à se constituer en tant qu’acteur une œuvre en devenir – une « gestique » dirait Jacques Rancière dans La Fable cinématographique (éd. Seuil, 2001) et même un art poétique d’après Luc Moullet dans son ouvrage novateur intitulé Politique des acteurs (éd. Cahiers du cinéma, 1993). Ce n’est pas parce que Michael Fassbender est un bel homme selon les normes canoniques en vigueur qu’il retient notre attention.
Les Chants de Mandrin de Rabah Ameur-Zaïmeche
L’institution, sous la férule du président Nicolas Sarkozy, d’un ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire, occupé par Brice Hortefeux de mai 2007 à janvier 2009 puis par Eric Besson jusqu’en novembre 2010 (ce ministère a depuis été sous cette forme supprimé), a légitimé les conditions d’un débat national consacré durant l’année 2010 au thème de l’« identité nationale » dont l'encadrement a été assuré par les préfectures.
L'Autobiographie de Nicolae Ceausescu (2010) d'Andrei Ujica, Duch, le maître des forges de l'enfer de Rithy Panh, Fengming, chronique d'une femme chinoise et Le Fossé de Wang Bing
Qu’ils reposent en révolte (des figures de guerres) de Sylvain George, Le Havre d'Aki Kaurismäki et Low Life de Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval